Thème : Inventez une fin alternative à un FF de 1 à 10. La fin devra être différente de l’originale ; mais seulement sur un élément de votre choix.
Fic:
Djidane courait à travers cette jungle mouvante et hostile.
Les évènements s'étaient déroulés à une allure impressionnante depuis quelques jours, et plus particulièrement depuis quelques heures. D'abord l'attaque de l'Ifa, avec l'aide de la flotte d'Alexandrie, et le combat avec le Silverdragon qui gardait jalousement l'entrée du repaire de son maître. Puis ils étaient arrivés dans cet étrange endroit appelé Memoria, un lieu hors du temps et de l'espace. Ils avaient dû mener d'âpres combats pour progresser, les ennemis étant plus présents et plus puissants que jamais. Memoria, un lieu de réminiscence aussi. Des souvenirs perdus à jamais avaient été extraits de leurs mémoires pour apparaître devant eux, plus vrais que nature. Certains de ces souvenirs avaient apportés des éclairages nouveaux sur des faits mystérieux, mais peut-être aurait-il mieux valu qu'ils restent à jamais enfouis dans la mémoire de leur propriétaire... Les Gardiens des Cristaux étaient aussi revenus de l'au-delà pour tenter de les arrêter une dernière fois, mais ils n'avaient pas fait le poids. Un par un ils étaient tombés, réduisant à chaque fois l'écart qui séparait Djidane et ses compagnons de leur but : Kuja. Ils le trouvèrent après plusieurs heures passées dans Memoria. Tous les combats menés jusqu'à présent les avaient fatigués, mais cela n'avait aucune importance. Ils avaient fait tout ce chemin pour ce moment et ils se sentaient d'un seul coup comme revigorés.
Djidane courait à travers cette jungle mouvante et hostile.
Les hostilités s'étaient engagées après une courte et stérile discussion. C'est Adelbert Steiner qui avait agi le premier, il avait dégainé son épée, et, d'un geste maintes fois répété, avait balayé l'air d'un coup vif pour créer une onde de choc. Kuja avait encaissé l'assaut et aussitôt riposté en utilisant l'un de ses puissants sortilèges. La suite du combat s'était déroulée assez rapidement, les héros étant bien rodés et en surnombre, ils n'avaient eu aucun mal à se défaire de leur adversaire. La princesse Grenat s'était occupée de soigner ses compagnons, Djidane avait attaqué dès qu'il le pouvait et Bibi avait démontré à Kuja qu'il n'était pas le seul magicien puissant en ces lieux. Freyja, Tarask, Kweena et Eiko étaient restés en retrait, prêts à intervenir si le besoin s'en faisait sentir. Le génome s'était effondré après un dernier coup porté par la lame d'orichalque de Djidane. Même en transe il n'était pas parvenu à les vaincre, il avait bel et bien perdu... Mais alors que tout semblait terminé, un nouvel adversaire avait fait son apparition, semblant sorti de nulle part, et avait engagé le combat avec les héros. Djidane et ses compagnons n'avaient eu d'autre choix que de se battre contre celui qui se faisait appeler Darkness. Le combat avait été plus rude encore que contre Kuja, mais après une lutte acharnée et éprouvante, ils s'en étaient sortis et l'avaient vaincu.
Djidane courait à travers cette jungle mouvante et hostile.
Memoria avait alors disparu et les huit compagnons s'étaient retrouvés dehors, face à l'Ifa, comme si rien de tout ce qui s'était passé n'était réel. La seule preuve de leur réussite était la disparition de l'étrange lumière qui entourait le sommet de l'Ifa avant qu'ils n'entrent dans le repaire de Kuja. Tous avaient retrouvé le sourire, leur quête était enfin terminée et le destin d'Héra était assuré désormais. Mais Djidane n'était pas parvenu à se défaire d'un étrange sentiment, un doute subsistait en lui et il devait trouver une réponse. Il avait été voir la princesse Grenat et lui avait chuchoté quelques mots à l'oreille, ponctuant ses paroles d'un de ces clins d'oeil dont il avait le secret. Puis il s'était élancé en courant en direction de l'Ifa. Mais le trajet n'était pas aussi simple qu'il n'y paraissait, le nature elle même semblait vouloir entraver la progression du jeune voleur.
Djidane courait à travers cette jungle mouvante et hostile.
Les branches fusaient de toute part, des lianes tentaient de le frapper à chaque seconde, Djidane était obligé de sauter, de se baisser, de rouler sur lui-même sans arrêt pour éviter ces incessants assauts. Il ne dut qu'à son agilité légendaire, ses réflexes innés et son expérience de Tantalas de se sortir de ce piège meurtrier. Il était convaincu que Kuja n'était pas mort. Bien qu'il l'ait vu s'effondrer après lui avoir porté le coup de grâce, son instinct lui soufflait que son frère était encore en vie. Et en effet, son instinct ne se trompait pas. Après plusieurs minutes de course effrénée, la nature arrêta de se déchaîner contre lui et le laissa voir Kuja, étendu par terre, mais respirant encore. Djidane s'approcha lentement jusqu'à ce que son adversaire soit à ses pieds. Son adversaire... son frère plutôt... Djidane se mit à imaginer que tout aurait pu être si différent, pourquoi avait-il fallu que Kuja agisse comme cela? Après tout, il était sa seule famille. Bien sûr, maintenant il y avait Dagga, mais ce n'était pas la même chose, elle ne pouvait remplacer un frère. Quelques larmes coulèrent de ses yeux et vinrent mouiller le fin visage de Kuja. Ce dernier ouvrit lentement les yeux et bougea un peu. Djidane tomba à genoux devant lui, balbutiant un : "Pourquoi, Kuja... pourquoi?". Les larmes brouillèrent les yeux du jeune voleur qui s'abandonna à son chagrin. Kuja avait commis nombre d'actes plus que répréhensibles, pourtant c'était toujours son frère, et Djidane regrettait les moment qu'ils ne passeraient jamais ensemble. Perdu dans son chagrin, Djidane sentit à peine le léger déséquilibre dû à l'absence d'une de ses dagues. Alors qu'il remarquait enfin la disparition de son arme, celle-ci s'enfonça dans sa poitrine, du côté gauche. Les larmes se dissipèrent et lui laissèrent voir Kuja en train de le poignarder. Ce dernier prit la parole, au prix d'un effort considérable semblait-il :
« Le coup de grâce... il faut savoir... porter le coup de grâce... »
Djidane regarda son frère incrédule, ne parvenant pas à réaliser ce qui venait de se passer. Des images défilèrent dans son esprit, principalement Dagga, et tous ses autres compagnons, tous les gens qu'ils avaient connus pendant leur voyage, tous ces lieux qu'ils avaient traversés... Le jeune voleur tenta de parler, mais ne parvint qu'à cracher quelques gouttes de sang sur le visage de Kuja, puis il s'effondra sur son frère, enfonçant ainsi la lame encore plus profondément qu'elle ne l'était déjà. Kuja passa sa main droite sur son visage pour essuyer le sang de Djidane.
« Jusqu'à... la fin... tu n'auras jamais... su te tenir... petit frère...»
La nature reprit alors ses droits et les engloutit tous les deux.
La fête battait son plein à Alexandrie, mais la jeune reine Grenat s'ennuyait. Cela faisait déjà quinze jours qu'ils étaient rentrés de leur dernier combat dans Memoria, mais elle n'avait toujours pas souri depuis. Aujourd'hui on fêtait officiellement leur victoire contre Kuja et la fin de la menace qui pesait sur Héra, mais Grenat n'avait pas le coeur aux réjouissances, loin de là. Cela faisait déjà deux longues semaines que Steiner essayait tant bien que mal de la divertir et de lui faire penser à autre chose, mais rien n'y faisait. Le pauvre passait ses journées à la suivre, elle lui disait bien de passer plus de temps avec Beate, mais celui-ci ne voulait rien entendre et s'escrimait à mettre un peu de gaieté dans le coeur de la princesse. Djidane n'était toujours pas revenu, il lui avait promis pourtant, c'était les derniers mots qu'il lui avait dit, juste après lui avoir susurré qu'il l'aimait. Une larme roula sur la joue de la princesse. Steiner, qui se tenait à ses côtés, lui demanda aussitôt s'il pouvait faire quelque chose pour elle, mais Beate, qui se tenait de l'autre côté du trône de la reine, lui fit les gros yeux et lui intima ainsi l'ordre de se taire. Steiner eut une petite moue boudeuse mais reprit tout de même sa place, se fiant au jugement de sa compagne. Ils avaient pour projet de se marier dans peu de temps, dès que l'agitation qui régnait en ce moment serait retombée en fait. Ce soir là, la troupe des Tantalas interprétait la pièce : "Je veux être ton oisillon" et ce n'était pas pour arranger l'humeur de la nouvelle reine. Ceci lui rappelait bien trop le jour où elle avait rencontré Djidane, la même pièce se jouait ce soir là au château, par la même troupe d'acteurs. Ils avaient en fait organisé son enlèvement, ce qui tombait plutôt bien dans la mesure où elle tentait de s'échapper. Elle l'avait heurté dans les escaliers et son charme l'avait tout de suite frappée...
La pièce se déroulait normalement jusqu'au moment ou un inconnu enveloppé dans une cape fit son apparition sur scène. Vu l'air surpris de Frank et de Markus, Grenat se dit que ceci ne devait pas être prévu. L'inconnu s'avança d'une démarche posée sur la scène, il prenait son temps. Les acteurs quant à eux ne savaient plus vraiment quoi faire, ils continuèrent à jouer mais avec bien moins de conviction et de concentration. Leur trouble était palpable leurs yeux se dirigeaient régulièrement vers l'étranger dissimulé. Le rythme cardiaque de la jeune reine s'accéléra d'un seul coup, une entrée comme celle là ne lui rappelait que trop le voleur de son coeur. Il avait toujours été un adepte de la mise en scène, des surprises. Plus l'inconnu s'approchait du centre de la scène et plus Grenat était convaincue que Djidane se trouvait sous la cape. Un sourire naquit sur son visage qui retrouvait des couleurs et toute sa beauté, elle n'osait pas vraiment y croire mais elle ne voyait pas d'autre possibilité. Une fois arrivé au milieu de la scène, entre les acteurs qui avaient complètement arrêté de jouer, l'homme commença à abaisser sa capuche. Une terrible déception s'empara de Grenat lorsqu'elle vit des cheveux bleus et non blonds comme elle s'y attendait, mais cette déception laissa très vite sa place à la rage et à la peur quand elle comprit que c'était Kuja qui se trouvait à quelques mètres d'elle. Des cris d'effrois jaillirent de la salle en voyant l'ennemi juré revenu d'entre les morts. Les Tantalas restèrent figés quelques secondes, puis s'élancèrent pour se débarrasser de cette erreur de la nature pour de bon. Leur adversaire fit un léger mouvement du bras et ils furent tous projetés une bonne dizaine de mètres en arrière. Prenant une pose théâtrale, Kuja s'exprima haut et fort pour être bien entendu de tous.
« Aujourd'hui, est le jour de votre mort à tous! Profitez des derniers instants qui vous restent, mais ne vous inquiétez pas, je ferais en sorte que votre agonie soit rapide. »
Le sang de Steiner ne fit qu'un tour, il dégaina son épée et sauta par dessus les tribunes pour attaquer Kuja. Il l'avait déjà battu une fois, la deuxième serait aussi facile. Son ennemi leva le bras gauche dans sa direction, et, d'un petit geste de la main, déclencha une terrible explosion qui projeta le chevalier au sol, inerte. Beate cria un : "Non!" qui semblait venir du fond de son coeur. Sans réfléchir aux conséquences, elle dégaina à son tour son épée et s'élança vers Kuja. Malheureusement, elle connut le même sort que son compagnon, la puissance destructrice de Kuja ne lui avait laissé aucune chance. Ce dernier riait aux éclats, seul au milieu de la scène, et massacrait tous les spectateurs qui tentaient de s'enfuir.
Grenat pleurait à chaudes larmes. Djidane ne reviendrait pas...
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